La taxation des carburants, que le gouvernement se proposait de durcir dans l’objectif de la transition énergétique, est le point de départ du mouvement des “gilets jaunes”. S’est-il trompé de priorité ? Les habitants des “périphéries” ou “du périurbain” se voient reprocher d’émettre trop de CO2 dans de longs déplacements automobiles, auxquels ils sont contraints pour travailler ou étudier, et vivre. Le débat social sur cette question est tronqué par l’omission de la dimension logement, liée à celle des déplacements induits par la localisation résidentielle. Le lieu de résidence est, en effet, le point de départ : en choisissant son logement, un ménage choisit notamment le lieu où il habite. En matière de transports, la localisation semble opposer les habitants des villes, dont les déplacements quotidiens contraints (travail, études, courses) sont courts et se font souvent en transport en commun, à ceux des communes périurbaines, obligés d’aller loin et d’utiliser la voiture. Ces derniers se trouveraient piégés par les politiques du “tout pavillonnaire”, forme dominante de l’urbanisation des dernières décennies, et du “tout diesel”. Pourtant, la réalité est plus complexe. Les ménages qui ont choisi, depuis une quarantaine d’années, d’aller habiter hors des villes émettent beaucoup de particules fines et de CO2, mais ils habitent souvent des logements neufs chauffés à l’électricité du fait de la politique commerciale d’EDF, permise par l’importance du nucléaire dans le parc électrique français. Ils ont ainsi délaissé de vieux logements urbains dont un nombre croissant restent vacants. Il y a de ce fait une moindre émission de particules fines et de CO2 en ville, ce qui compense peut-être en partie les sur-émissions faites ailleurs. Pour évaluer l’effet global, il est nécessaire d’établir un bilan d’ensemble des émissions de CO2 du logement et des transports. C’est ce que tente un dossier du site Politique du logement.com (1).
(1) Politique du logement.com – 15 février 2019 : “Volet Transition énergétique du « grand débat » : Les émissions de CO2 des logements pèsent plus que celles des navettes, y compris dans le périurbain”
Source: www.universimmo-pro.com

