La disruption par l’intelligence artificielle dans la filière de l’immobilier est encore à venir

L’intelligence artificielle (IA) apparaît dans le Smart building, l’estimation des logements et bâtiments non résidentiels, le marketing et relation client, et les modèles transactionnels. La transformation des métiers de conception, de gestion et de vente des biens grâce à l’utilisation d’algorithmes est de fait une réalité. La création de nombreuses start-up de l’immobilier, les “proptech”, mais aussi le dynamisme des levées de fonds de ces dernières témoignent en outre d’un intérêt croissant pour les offres “data-driven”. Mais si les usages de l’IA ont progressé dans l’industrie immobilière, les ruptures majeures sont pourtant encore à venir, de l’avis des experts de Xerfi Precepta, qui vient de publier une étude approfondie sous le titre : “Les enjeux et défis de l’intelligence artificielle dans la filière de l’immobilier – Quel impact des modèles data driven sur le jeu concurrentiel, les métiers et les stratégies des acteurs ?”.
La plupart des applications sont en effet en phase d’introduction ou de décollage. La gestion des bâtiments, en particulier tertiaires, concentre aujourd’hui l’essentiel des applications d’IA destinées à l’immobilier. C’est sur ce segment de marché que les offres sont les plus nombreuses aussi bien de la part des grands groupes (BTP, fabricants de matériels électriques, services du bâtiment…) que des start-up. Pour autant, la généralisation du bâtiment intelligent n’est pas pour demain. D’abord, parce que le marché du smart building ne concerne que le neuf. Ensuite parce que la structuration de l’offre est encore insuffisante pour permettre sa diffusion à grande échelle.
Les groupes de l’immobilier essaient des constituer des écosystèmes collaboratifs, avec la mise en place de structures internes d’innovation comme La Factory de Vinci Energies ou encore d’incubateurs à l’instar de Paris&Co. Les plateformes de petites annonces ont une longueur d’avance dans la maîtrise des solutions d’exploitation des data pour les promoteurs et agents immobiliers. Mais Leboncoin ou Seloger vont devoir affronter les offensives des géants du numérique comme Facebook Marketplace qui a augmenté sensiblement le nombre de ses annonces dans le locatif suite aux partenariats noués avec des acteurs de l’immobilier au deuxième semestre 2018.
Les experts de Xerfi Precepta ont également relevé le fort tropisme pour l’”IA washing”, c’est-à-dire une sur-communication, voire une mystification, des avancées en matière d’intelligence artificielle à des fins commerciales. En réalité, l’ensemble des services fondés sur la data utilisent encore rarement des systèmes de machine learning ou de deep learning.
Enfin, des freins structurels, liés à l’accès et à la sécurité des données depuis l’entrée en vigueur du RGPD, pourraient entraver l’essor de l’intelligence artificielle dans l’immobilier.
Le potentiel de l’IA dans la filière est cependant loin d’être épuisé, mais comme dans d’autres secteurs plus avancés en matière de collaboration homme/machine, l’IA ne provoquera pas un tsunami sur l’emploi dans le secteur immobilier. “L’IA est avant tout une prothèse venant suppléer les déficiences de l’homme, accroître sa performance, faciliter ses tâches”, conclut l’étude. De nouvelles offres, de nouveaux modèles d’affaires et de nouveaux métiers vont inévitablement naître l’usage de l’intelligence artificielle dans l’immobilier.



Source: www.universimmo-pro.com

26/03/2019